Université Thomas SANKARA : les résultats de la recherche menée au CEDRES présentés au décideurs et utilisateurs

L’Université Thomas SANKARA (UTS) à travers le Centre d’Etudes, de Documentation et de Recherche Economiques et Sociales (CEDRES) a organisé la 4ème édition de la journée de vulgarisation des résultats de la recherche ce mardi 02 décembre 2025 à Ouagadougou. Ce sont 5 travaux qui ont été sélectionnés par un comité scientifique sur l’ensemble des soumissions. Cadres de l’administration publique, partenaires, étudiants et enseignants chercheurs se sont mobilisés pour prendre part à cette journée.
Dans son mot d’ouverture de l’atelier, le Pr Youmanli OUOBA, Responsable du CEDRES a souhaité la bienvenue aux participants. Pour lui, ces résultats qui seront présentés aux décideurs et aux utilisateurs des produits de la recherche, sont obtenus par les chercheurs du CEDRES s’inscrivent dans les 14 secteurs prioritaires du Burkina Faso. Le Pr OUOBA a remercié le comité scientifique et a félicité tous les chercheurs pour les résultats obtenus tout en invitant les décideurs et acteurs de développement à se les approprier pour des actions éclairées.
Après la cérémonie d’ouverture de la journée, c’est une communication introductive sur l’état des lieux de la production et de l’utilisation des statistiques genre dans la planification et le suivi-évaluation des politiques publiques au Burkina Faso par Fati BARRY qui a campé le décor.
Pour cette 4ème édition, cinq travaux de recherche vont être présentés sous la modération du Pr Salamata LOABA Enseignante-chercheure à l’UTS et portent sur les thèmes divers.
Le premier thème intitulé :« Formation et insertion socioprofessionnelle des femmes déplacées internes au Burkina Faso : Évaluation des dispositifs de formation auprès des femmes déplacées internes (FDI) » a été présenté par Honorine ILLA, Boënzemwendé Aristide Isidore DONDASSE, Wend-kuûni Raïssa YERBANGA et Noswaoga Cécile TIEMTORE. Les auteurs ont formulé plusieurs recommandations :
. Renforcer l’accompagnement matériel et financier : Combiner systématiquement la formation professionnelle à la mise à disposition de kits d’installation complets ou à un appui financier afin de permettre aux FDI de démarrer et de pérenniser une activité génératrice de revenus.
. Règlementer le suivi post-formation : Mettre en place un dispositif structuré et continu d’accompagnement après la formation, incluant un appui technique, un encadrement sur la gestion des activités et un suivi régulier de l’évolution de l’insertion socioprofessionnelle ;
. Assouplir les critères d’âge imposés par les projets de formation : Les restrictions actuelles écartent certaines femmes déplacées internes en situation de précarité, qui restent pourtant en attente d’une opportunité d’insertion.
Le second thème qui traite de « La pauvreté énergétique, un frein au développement
du capital humain au Burkina Faso », est présenté par Tobignaré Florent MARE, Dimaviya Eugène COMPAORE et Adiaratou DIALLO. Ils ont formulé quatre principales recommandations :
. Prendre en compte les questions de pauvreté énergétique dans les politiques de développement pour contribuer au développement du capital humain.
. Mettre en œuvre des politiques visant à améliorer l’accès des ménages à l’électricité et à promouvoir l’utilisation de combustibles de cuisson modernes à travers le développement d’infrastructures, notamment en milieu rural.
. Réduire les coûts liés à la connexion au réseau électrique ainsi que le prix du kilowattheure (kWh) contribuerait à élargir l’accès des ménages à l’électricité et encouragerait également l’adoption et l’utilisation d’appareils de communication, de divertissement et d’électroménager.
. Mettre en place des politiques de subvention ciblées ou réduire les droits et taxes à l’importation pour encourager l’utilisation du gaz de pétrole liquéfié (GPL)
En ce qui concerne le sujet sur :« Le renforcement de la mobilisation des transferts de fonds des migrants pour une continuité du développement du capital humain dans le contexte d’instabilité politique au Burkina Faso », Oumarou BOUA et Yentéma NAMOUNTOUGOU ont tiré les implications de politiques suivantes :
. Assurer une restauration de la stabilité politique à travers la poursuite des réformes au niveau politique et institutionnel pour une gouvernance vertueuse et le renforcement des actions de lutte contre le terrorisme, gage d’une bonne dynamique de développement du capital humain.
. Renforcer la mobilisation des transferts de fonds des migrants par : (i) la promotion des moyens de transferts monétaires digitaux à l’international pour faciliter l’envoi des fonds par les migrants, (ii) la facilitation de l’intégration des migrants dans les pays d’accueil pour leur meilleure insertion et (iii) la dynamisation des cadres de concertations avec les burkinabés de l’extérieur pour les inciter davantage à l’envoi des fonds. Les fonds transférés par les migrants permettront aux ménages bénéficiaires d’accroitre leur investissement dans l’éducation et la santé afin d’assurer l’accumulation du capital humain
Concernant la thématique sur « Analyse des effets du capital humain sur la résilience des ménages dans les zones à fort défis sécuritaires au Burkina Faso », Aminata OUEDRAOGO, Jean De Dieu Kisito OUEDRAOGO et Robert BICABA ont tiré les implications de politiques suivantes :
. Renforcer les capacités des infrastructures sociales existantes : éducation, santé, eau et assainissement, etc.
. Renforcer la coordination entre communes, services déconcentrés, ONG et acteurs
humanitaires pour éviter les duplications et mieux cibler les besoins.
. Prioriser des infrastructures durables : forage solaire, écoles modulaires, mini-centrales solaires, systèmes de gestion des déchets.
. Améliorer les dispositifs de collecte de données sur les flux de PDI pour mieux anticiper les besoins en services sociaux
La dernière thématique présentée au cours de cette journée est intitulée : « Analyse des effets du capital humain sur la résilience des ménages dans les zones à forts défis sécuritaires au Burkina Faso », par Abdoul Hadirou YODA, Tebkieta Alexandra TAPSOBA et Djibril OUEDRAOGO. Les recommandations suivantes ont été formulées :
. Faire de l’éducation un investissement national prioritaire. Cela implique de consolider et amplifier les progrès en cours pour garantir un accès universel à un enseignement de base et de qualité, en ciblant particulièrement les ressources vers les zones et les populations les plus vulnérables.
. Intégrer des programmes de formations pratiques sur la gestion des risques
climatiques, sécuritaires et sur la sécurité alimentaire, tout en développant des
campagnes de sensibilisation adaptées aux contextes locaux, particulièrement dans
les régions à forts défis sécuritaires.
. Concevoir des politiques de protection ciblant spécifiquement les zones à forts défis
sécuritaires, en y renforçant les filets de sécurité sociale accessibles sans conditionnalité liée à l’état de santé des populations.
Pour rappel, le CEDRES est une structure de recherche de l’UTS créée depuis avril 1977 avec pour mission principale de soutenir le développement socioéconomique du Burkina Faso et de l’Afrique par la recherche et la formation en sciences économiques, sociales et de gestion.
L’atelier s’est achevé avec une note de satisfaction, car les discussions avec les décideurs directement concernés, ont permis d’apprécier la pertinence de ces recherches et de dégager des perspectives en matière de recherche économique au profit du développement du Burkina Faso.
Service Com/UTS
