Université Thomas SANKARA : le CEDRES et l’AERC organisent une Table ronde autour du développement du capital humain

Le Centre d’Etude, de Documentation et de Recherche Economiques et Sociales (CEDRES) de l’Université Thomas SANKARA (UTS), en partenariat avec le Consortium Africain pour la Recherche en Sciences Economiques (AERC), a organisé une table ronde sur la problématique du développement du capital humain ce mardi 22 octobre 2024 à Ouagadougou. La cérémonie d’ouverture de la rencontre a été présidée par le directeur du CEDRES, le Pr Youmanli OUOBA. Quant à la présentation, elle a été assurée par le Dr Alain SIRI et la modération, par le Pre Eugénie MAÏGA. Des représentants des institutions publiques, de la Banque mondiale, du PNUD, du CAPES, de l’AFD, du CNU, de la CONFEMEN, du PASEC et du CAPES ont pris part et enrichi la table ronde par leurs contributions.
La note d’orientation « Croissance des revenus, autonomisation économique et investissements directs étrangers : quels sont les liens essentiels pour le développement des capacités humaines au Burkina Faso ? », est issue d’une synthèse de trois études menées en 2023 et soutenues par l’African Economics Research Consortium (AERC). Il s’agit notamment de : « l’éducation maternelle, l’autonomisation économique et la mortalité infantile au Burkina Faso de Siri & Combary », « Afflux d’investissements directs étrangers et développement du capital humain, Liens apparents et mécanisme de transmission des effets : données probantes du Burkina Faso. Bazié & Siri », et « Développement du capital humain et croissance des revenus des ménages au Burkina Faso. Barro et al. ».
Dans son mot d’ouverture de la table ronde, le Pr OUOBA a signifié que cette table ronde se tient pour que les acteurs puissent discuter autour de la problématique du développement du capital humain et dégager des perspectives. Il a remercié tous les participants pour leur engagement.
A l’issue de sa présentation, le Dr SIRI, à travers les auteurs, est parvenu aux conclusions suivantes :
– La santé et la nutrition sont essentielles pour expliquer l’augmentation des revenus de la population active et ont un effet positif net sur la croissance de leurs revenus.
– Les investissements directs étranger (IDE) au Burkina Faso affectent le niveau de l’éducation primaire et supérieure à long terme. Cependant, elle n’a aucun effet sur les niveaux d’éducation primaire et supérieure à court terme.
– Les recettes fiscales sont essentielles pour les investisseurs étrangers dans le développement du capital humain au Burkina Faso. Les recettes fiscales augmentent le niveau des dépenses publiques, ce qui améliore le niveau de la scolarité conditionnelle basée sur la qualité institutionnelle.
– La participation des femmes dans les programmes littéraires est principalement associée à l’autonomisation économique des femmes au Burkina Faso. L’autonomisation économique de la mère par l’implication de sa mère dans la prise de décision concernant les dépenses familiales est associée à une réduction de la mortalité infantile.
– Au Burkina Faso, le développement du secteur de l’éducation se heurte à plusieurs obstacles qui entravent la détermination du Gouvernement à fournir une éducation inclusive et de qualité pour tous. L’un d’eux est le financement.
A la suite des conclusions ci-dessus, des recommandations politiques ont été formulées :
- Des réformes devraient être introduites pour améliorer l’efficacité externe de l’éducation au Burkina Faso, étant donné que les dotations et les rendements du capital humain ont un impact positif sur les revenus. Toute politique visant à développer l’offre d’éducation augmenterait les revenus de la population active. Le Gouvernement devrait envisager d’étendre la fourniture de services de santé modernes et d’améliorer la performance des établissements de santé.
- Il est nécessaire de développer des stratégies innovantes de financement de l’enseignement au Burkina Faso à travers la mise en place équitable d’un système fiscal ayant pour objectif ultime d’augmenter les budgets éducatifs. Le gouvernement peut envisager de travailler en collaboration avec des multinationales pour tirer parti de leur responsabilité sociale d’entreprise (RSE). Le Gouvernement peut assurer un climat des affaires et un environnement institutionnel favorables pour optimiser les ressources allouées à l’éducation.
- Les autorités gouvernementales du Burkina Faso pourraient envisager de poursuivre les efforts visant à accroître la scolarisation des jeunes filles en investissant davantage dans l’éducation et en améliorant le système éducatif en intégrant la formation professionnelle dans les programmes scolaires afin de garantir une adéquation entre les connaissances acquises par l’éducation et les exigences du marché du travail. Par ailleurs, en ce qui concerne les coutumes traditionnelles souvent discriminatoires à l’égard des femmes, les politiques visant à soutenir le capital humain par le bien-être des enfants ne doivent pas se concentrer sur un seul point d’action, comme l’inscription des filles dans les établissements d’enseignement, mais aussi sur le contexte institutionnel plus large des droits de la famille et de la propriété.
Service Com/UTS
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