Université Thomas SANKARA : le CEDRES tient la 2ème édition de la journée de vulgarisation des résultats de la recherche
Le Centre d’Etudes, de Documentation et de Recherche Economiques et Sociales (CEDRES) de l’Université Thomas SANKARA (UTS) a organisé la 2ème édition de la journée de vulgarisation des résultats de la recherche ce vendredi 24 novembre 2023 à Ouagadougou. Ce sont 5 travaux sélectionnés par un comité scientifique. Cadres de l’administration publique, partenaires, étudiants et enseignants chercheurs se sont mobilisés pour prendre part à cette journée.
Dans son mot d’ouverture de l’atelier, le Pr Youmanli OUOBA, Responsable du CEDRES a souhaité la bienvenue aux participants. Il est revenu sur l’objectif de cette édition, qui pour lui, « … vise tout comme la première à présenter aux décideurs et aux utilisateurs des produits de la recherche, les résultats obtenus par les chercheurs du CEDRES sur des domaines divers : Autonomisation de la femme, l’inclusion financière, l’énergie, les mines et les transferts de fonds des migrants », avant d’ajouter que : « en centrant la vulgarisation sur les travaux ayant comme champ d’investigation le Burkina Faso, c’est une façon aussi d’encourager nos chercheurs à s’intéresser aux problématiques locales afin que nous puissions jouer pleinement notre rôle d’éclaireur des décideurs ». Le Pr OUOBA a remercié le comité scientifique et félicité tous les chercheurs pour les résultats obtenus tout en invitant les décideurs et acteurs de développement à se les approprier pour des actions éclairées.
Pour cette 2ème édition, cinq travaux de recherche vont être présentés sous la modération du Pr Relwendé SAWADOGO de l’IBAM (UJKZ) et portent sur les thèmes divers.
Le premier thème, « Effets de l’autonomisation des agricultrices rurales sur l’adaptation au changement climatique au Burkina Faso » a été présenté par Dr Habi KY de l’Université de Ouahigouya, qui a formulé plusieurs recommandations :
- Accroitre la capacité d’adaptation des agricultrices du nord face au changement climatique en améliorant leur autonomie ;
- Faciliter l’accès des femmes aux ressources productives telles que la terre, l’équipement agricole et le crédit ;
- Renforcer la participation des agricultrices à la prise de décision au sein du ménage et leur leadership au sein de la communauté.
Le second thème traite de « Adoption de la technologie solaire photovoltaïque en milieu rural au Burkina Faso » par Dr Abdoulganiour Almame TINTA, CU de Kaya, Dr Ahmed Yves SYLLA, Université Norbert ZONGO et de Dr Edmond LANKOUANDE, IBAM/ UJKZ, tous chercheurs associés au CEDRES ont formulé deux principales recommandations suivantes :
- Faciliter l’accès au financement des entreprises rurales, par la mise en place de micro-crédits et d’un programme de financement ;
- Apporter un appui technique aux ménages ruraux entrepreneurs pour le développement de leurs activités.
En ce qui concerne le sujet sur les :« Barrières à l’inclusion financière des femmes au Burkina Faso », Pr Salamata LOABA, Université Thomas SANKARA et Pr W. H. Eugénie MAIGA, Université Norbert ZONGO, ont tiré les implications de politiques suivantes :
- L’éducation et l’accès à un marché du travail décent sont nécessaires pour surmonter la contrainte du manque d’argent ;
- Poursuivre le renforcement des services bancaires mobiles. Des produits à l’image de M-Shwari peuvent être développés par les banques et les sociétés de téléphonie mobile pour résoudre le problème de la proximité des institutions financières ;
- Prendre en compte la spécificité des activités et des besoins des femmes dans les politiques d’inclusion financière ;
- Réviser les lois sur la procédure d’accès aux institutions financières pour prendre en compte la dimension genre et la spécificité de leur activité dans ces lois.
Concernant la thématique sur « Évidence empirique de la relation entre les transferts de fonds des migrants et l’investissement privé au Burkina Faso », Abdoul Hadirou YODA, Université Thomas SANKARA et Pr Achille Augustin DIENDERE, Université Thomas SANKARA ont tiré les implications de politiques suivantes :
- Accélérer le processus de transition démographique afin de bénéficier du dividende démographique. Cette situation pourrait permettre aux ménages de disponibiliser davantage de ressources financières et d’augmenter les perspectives d’utilisations des transferts de fonds des migrants vers l’investissement privé ;
- Lutter contre la corruption et la dépendance démographique pour accroître la capacité des transferts de fonds des migrants à stimuler l’investissement privé.
La dernière thématique présentée au cours de cette journée est intitulée « Test de la condition nécessaire de soutenabilité économique de l’exploitation aurifère au Burkina Faso », par Pr Youmanli OUOBA de l’Université Thomas SANKARA. Les recommandations suivantes ont été formulées :
- Intégrer la dépréciation du stock aurifère au même titre que la dépréciation du capital physique (amortissement) dans le système statistique ;
- Augmenter le taux de captation de la rente à 22,2% soit en augmentant le taux de royaltie, soit la participation de l’Etat dans les entreprises, soit les deux (revenus directs) ;
- Poursuivre les efforts de recherche minière ;
- Faire un bilan du secteur minier pour préparer l’après or.
Pour rappel, le CEDRES est une structure de recherche de l’UTS créée depuis avril 1977 avec pour mission principale de soutenir le développement socioéconomique du Burkina Faso et de l’Afrique par la recherche et la formation en sciences économiques, sociales et de gestion. Il compte à ce jour 117 chercheurs et enseignants-chercheurs, dont 61% de permanents et 21,5% de femmes.
L’atelier s’est achevé avec une note de satisfaction, car les discussions avec les décideurs directement concernés, ont permis d’apprécier la pertinence de ces recherches et de dégager des perspectives en matière de recherche économique au profit du développement du Burkina Faso.
Service Com/UTS